Depuis 2017, notre ferme familiale est située en Lozère,
au cœur de la Vallée longue en Cévennes (entre Alès et Florac).
Nous avons une mécanisation très faible, due au relief. Nous cultivons sur des faïsses, ou bancels. Nous n’avons aucun intrant (nous paillons avec notre propre foin par exemple). Nous n’utilisons que des produits qui viennent de chez nous (cire d’abeilles, huiles essentielles par exemple). Seul le sucre et l’huile d’olive viennent d’ailleurs. L’huile provient du Domaine des Bastidettes à Saint-Martin-de-Crau. Une huile biologique de producteur.
Nous nous attachons à créer des zones humides, aussi petites soient-elles. Nous attachons une importance fondamentale à voir la vie des insectes, batraciens, serpents, petits mammifères, oiseaux se développer.
La qualité d’une ferme devrait être évaluée, entre autres, par la biodiversité qu’elle permet d’accueillir.
Il y a a peu près une couleuvre par bancel, nous connaissons leur repaires. Nous avons des hérissons, des musaraignes, des salamandres, des alytes accoucheurs, des phasmes, des mantes religieuses…
L’équilibre de notre économie provient de deux choses
La diversité culturale
Lorsqu’une culture ne fonctionne pas nous ne traitons jamais rien, pas même la soi-disant inoffensive bouillie bordelaise, rien, aucun intrant n’arrive sur nos cultures ou nos vergers. Ce qui nous permet de fonctionner ainsi est la diversité culturale, le fait que si nous ratons une culture, nous pouvons économiquement nous rattraper sur autre chose. Et il se trouve qu’en dix ans d’expérience maintenant, lorsqu’une maladie arrive, elle est peu a peu régulée dans le temps. De même que quand le puceron arrive, une cohorte de coccinelles apparaissent quelques jours plus tard. Lorsqu’un nombre important de musaraignes voient le jour, la régulation opère rapidement, certainement grâce aux couleuvres implantées.
La vente en direct
La vente en direct est centrale. Elle nous permet d’avoir une multitude de clients qui sont le socle de notre indépendance économique (et par là même, de notre indépendance en terme de choix culturaux). Elle nous permet d’avoir des retours, de créer de nouveaux produits en fonction des besoins. La vente en direct nous permet d’avoir une clientèle qui comprends le fait que parfois, la production nous manque, qu’elle est saisonnière, et que nous ne pouvons avoir de tout.
Une autre agriculture est possible !
Encore faut-il se donner les moyens d’aider ceux qui, pris dans les héritages culturels et les méandres des banques et autres « conseillers » agricoles, sont aujourd’hui encore trop seuls dans l’impasse.
Merci à tous les clients que nous croisons sur les marchés,
qui nous achètent des produits dans nos boutiques partenaires et qui nous font confiance.
Ceux sans qui nous n’aurions aucun intérêt à travailler ainsi.
Merci aussi à toutes les boutiques partenaires et revendeurs,
qui choisissent méticuleusement leurs approvisionnement
et font un travail énorme, politiquement essentiel.
Merci à tous ceux qui nous ont permis d’être là, Leïla, Hélio, Jaco et moi,
au cœur de cette poésie et de cette beauté, à tous ceux qui nous aident inlassablement…
Pierre Péret, Maïthé Besson, Jean-Etienne Tournier, Laurette Bidermann,
Isabelle Lanaud, Anoucka Bonnardel, Vincent Brédif, Yves Fauchon,
Lise Villebrun, Christophe Bonzom, les Souffleurs commandos poétiques…
Merci pour vos précieux retours!
Chemin de traverse
Nous sommes de ceux qui aiment le spectacle de la vie,
qui s’émerveillent devant une fleur éclose,
qui voient chaque geste comme une responsabilité collective,
qui portent à grand cœur le politique,
qui s’engagent et s’impliquent à chaque minute de leur vie,
qui s’acharnent à se lever chaque jour pour agir dans un sens correspondant à ses valeurs,
de ceux qui considèrent que la terre est à ceux qui la cultivent,
de ceux qui travaillent sans relâche,
de ceux qui n’ont que de petits besoins, qui les rendent pourtant tellement heureux.